Cet album est mon premier contact avec le groupe canadien, préférant normalement la froideur des forêts norvégiennes aux avalanches de notes et de technicité racoleuse. Mais ici, la magie opère. On est véritablement sur un travail d’orfèvre ou les univers se déroulent dans nos oreilles tout en restant cohérents, équilibrés et beaux, sans bourrinages inutiles. Si certains de mes comparses démons n’y trouvent que froideur mécanique répétitive et inorganique, j’y entends une certaine sensibilité, une force de la vie et un grondement de tonnerre qui collent des frissons.
L’album est relativement court (32 minutes), dévastant absolument tout sur son passage, tel un tsunami ou la technicité sert la mélodie et inversement. Cette plongée en eaux tumultueuses évite le faux pas de l’album trop long, permettant juste le bon gros coup de pied au cul nécéssaire pour que l’on en redemande juste après. Les écoutes s’enchainent et l’on ne s’en lasse pas, c’est carré et inspiré, sans temps morts. Mention spéciale à la pochette, très représentative de ce qu’est l’album : un mindblow mais très délicat et joli.
Mon coup de coeur va à Reverie On The Onyx où les canadiens vont jusqu’à fricoter avec le gars Mozart (rien que ça)… et forcément ça fonctionne. On est sur le même registre d’orfèvrerie musicale, d’ode à la technique et à la mélodie. Ca rivalise de dextérité presque kitsch, le résultat est décadent, à la limite du trop sans jamais franchir cette fatale limite. Et là les enfants, on touche un peu la grâce.
Bring back the fucking danger in the music !
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