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Depuis Carnivore Sublime (2014), chaque nouvelle sortie (live, ep ou album studio) des frenchies de Benighted est de plus en plus attendue et profite d’une exposition à chaque fois plus grande. Obscene Repressed, sorti il y a 2 semaines en plein confinement, ne déroge pas à la règle.
Si j’écris ces lignes seulement 15 jours après la sortie de l’album, c’est surtout parce nous avons là de l’épais, du lourd, et du difficilement domptable. Comme à son habitude, passé une intro qui nous place dans l’univers tordu et malade du groupe, distillé depuis ses début par les textes de Julien Truchan, l’auditeur se prend direct un énorme uppercut avec le titre éponyme. C’est parti pour 12 titres à forte intensité ! Une intensité Grind Death, parfois slam. Benighted met rarement le pied sur le frein. Kevin Paradis, plus varié dans son jeu que sur Necrobreed (2017) nous le prouve avec moult blasts et changements de rythmes, d’une efficacité et d’une précision chirurgicale. Les titres sont courts, ultra efficaces, c’est bien simple l’auditeur est mâché… Jusqu’au morceau Implore the Negative, plus lent et aux influences Hardcores bien visibles et qui voit la participation d’un certain Jamey Jasta (comme une évidence). Hormis ce titre, l’agression sonore (dans le bon sens bien sûr) est permanente, à l’image des agressions psychiques subies par le jeune héros de l’histoire de ce concept album. Je ne détaillerai pas ici l’histoire dépeinte par l’album, et laisse les auditeurs curieux lire les paroles et autres interviews trouvables un peu partout.
Alors vous me direz, se faire agresser pendant 40 min, est ce que ce n’est pas un peu trop. On se rappelle que Benighted a su se faire très varié dans les styles sur un album comme Carnivore Sublime (2014), homogène et brutal avec Necrobreed. Eh bien la force d’Obscene Repressed réside dans sa variation de brutalité et dans des détails qui émaillent le propos général. Entre passage jazzy/djent parfaitement maîtrisé et jouissif, death old school, mais aussi grind pur et dur ou encore intro à la guitare sèche, il est quand même difficile de ne pas être agréablement surpris par toutes ces très bonnes idées qui apportent clairement de la fraîcheur au son Benighted.
Il serait aussi indécent de ne pas encore une fois saluer la performance XXL d’un Julien Truchan au chant d’une vicieuse variété. Ce mec est une bête, et sa prestation n’est pas sans rappeler un certain Travis Ryan (Cattle Decapitation).
Pour faire la fine bouche, la fin de l’album est peut-être un peu dure à encaisser, il faut dire qu’en tant qu’auditeur, on est fortement sollicité. Mais il y aura encore et toujours un break casse nuque et ultra efficace pour réveiller notre intérêt et nous empêcher le décrochage.
Il m’est obligé de faire une mention spéciale à la reprise, parfaitement maitrisée, et mise à la sauce Benighted du Get This (or Die) de Slipknot introduite par un « give me a bree Julien » qui finira de nous achever dans un grand sourire !
Avec cet album schizophrène, à la fois varié et monolithique dans son agression permanente mais jouissive, Benighted s’impose encore un peu plus comme LA tête de gondole du métal extrême hexagonal, et un pilier au niveau international.
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