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Black Tides of Obscurity impressionne dès les premières notes de son introduction horriblement froide et dissonante. Dread Rebirth pose l’ambiance, tout est haineux, froid et vil.
Et d’une manière générale, les australiens ne nous laisseront aucun répit avec cet album dont la magnifique pochette empreinte de satanisme souligne un drame lovecraftien et tentaculaire. Cette belle chimère mi-bouc mi-cthulhu est une belle allégorie de ce que nous propose Earth Rot, un death metal teinté de Dismember, Grave ou Bloodbath avec un Black Metal qui déroule les blasts à la Dark Funeral. Les guitares sont aiguisées et tranchantes comme un rasoir tandis que la voix du chanteur – Jared Bridgeman – vomit littéralement sa haine à l’auditoire déjà en transe.
On note cette belle symbiose entre une rythmique variée, des ambiances subtiles et des riffs tantôt old school, tantôt black façon tremolos picking et blasts suédois. C’est la belle recette d’un album réussi qui donne résolument l’envie de headbanger à s’en arracher la tête. La composition originale et la production moderne sont irréprochables et l’album révèle son lot de surprises même après plusieurs écoutes.
Towards a Godless Shrine accumule toutes les qualités en ajoutant un piment épique et qui prouve qu’avec cette brutalité complètement assumée, le groupe sait aussi placer des ambiances envoûtantes.
Unparalleled Gateways to Higher Obliteration avec une introduction presque gothique oscille aussi avec des rythmes intelligents et changeants dont les accélérations rendent l’écoute délicieuse et enivrante. Ce petit coté groovy dans le riffing et la rythmique diabolique de Daniel Maloney en font un des titres les plus intéressants de l’album, même si finalement j’estime que l’ensemble est extrêmement bon.
Les sirènes retentissent sur Ancestral Vengeance, le titre le plus Dark Funeralien si vous me permettez l’expression. Toute cette violence est salvatrice, directe, sauvage.
The Cape of Storms est encore un titre extrêmement intéressant qui démarre avec un riff en distorsion qu’aurait pu écrire Tom G Warrior et surprend avec des mélodies sorties des années 70 et qu’on aurait pu croire empruntées de Led Zeppelin ou Black Sabbath, bien sûr avec la touche Earth Rot. Si tout cela n’étaye pas votre curiosité … Je suis généralement assez sensible à la cohérence d’un album, mais avec Earth Rot, rien ne choque. La composition et les arrangements sont très fins et brillants.
Avec tout ce culot, on revient par la suite à des éléments dans les codes classiques du old school death metal / thrash dans une veine toujours lourde et pulsée et surtout des riffs géniaux et une rythmique époustouflante. Il n’y a pas de baisse de régime et les mélodies restent collées comme une tentacule sur sa victime. Unravelling Vapour of Sanity vient clôturer cet album avec beaucoup de finesse; le dernier titre – Out In the Cold – étant à considérer comme un délire sombre et grunge du groupe.
Voilà un album incroyable qui mérite qu’on se précipite dessus en attendant de les voir en concert ou en festival, résolument une superbe découverte de ce début d’année 2020.
1 – Dread Rebirth – 05:57
2 – New Horns – 04:14 –
3 – Towards a Godless Shrine – 05:39
4 – Unparalleled Gateways to Higher Obliteration – 05:16
5 – Ancestral Vengeance – 04:20
6 – The Cape of Storms – 04:03
7 – Serpent’s Ocean – 04:30
8 – Mind Killer – 03:30
9 – Unravelling Vapour of Sanity – 05:11
10 – Out in the Cold – 02:42
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