“
Eucharist ! Voilà un groupe dont je n’avais jamais entendu parler ! En creusant dans l’historique de la formation suédoise, je m’aperçois que le quatuor formé à l’origine par Markus Johnsson (chant, guitare), Thomas Einarsson (guitare), Tobias Gustafsson (basse), et Daniel Erlandsson (batterie) date de 1989. Hélas, l’instabilité du groupe aura eu raison d’une carrière prometteuse et ce dernier n’aura sorti que deux albums entre 89 et 97.
Avec ce troisième album et après 25 ans d’absence des studios, Eucharist revient sous la forme d’un duo avec toujours Markus au chant et à la guitare, et Simon Schilling (Marduk, ex-Belphegor) à la batterie à la place de Daniel parti chez Arch Enemy et assurant quelques lives d’In-Flames.
L’artwork, dense, avec un serpent enfermé dans un cercle et sublimé par un pentacle renversé, me fait penser à la dernière oeuvre de leurs “frères” suédois Mörk Gryning, en plus complexe.
Avec ses douze titres et ses 76 minutes d’écoute, “I Am the Void” est un monument de black mélo ! Il fait partie de ces albums qui vont devenir rapidement incontournables, de par la richesse musicale qu’il apporte sans ligne directrice particulière et en affirmant une atmosphère à la fois glaciale et épique !
Chacune des 12 compositions puise son inspiration dans ce qui se fait de mieux dans le Black Metal en réussissant le juste équilibre de mixer des doses de black mélo traditionnel, moderne et black’n’roll. La galette évolue de façon très éclectique ne s’attachant à aucune règle tout en restant cohérente. Les quatre premiers titres officient dans une musique agressive aux blast beats retentissants et aux mélodies froides. C’est ‘Mistress of Nightmares’, avec ses riffs très black’n’roll qui sert de transition à la suite du disque qui part vers une ambiance plus mélancolique et actuelle. Avec ‘Where the Sinister Dwell’, les musiciens reviennent vers quelque chose de glacial, rappelant incontestablement les mélodies du dernier album de Mork, ou plus agressif, version Mayhem, avec ‘In the Heart of Infinity’.
A la suite de cette partie centrale qui explore des univers musicaux à l’inspiration multiple, la fin du disque offre une suite aux compositions du départ qui semblent conforter la direction musicale qu’a choisie Eucharist, à savoir un Black Metal traditionnel glacial, épique, sombre, aux envolées rythmiques tranchantes.
Cet album m’a permis de découvrir un groupe dont j’étais passé totalement à côté et d’apprécier certainement un des meilleurs albums de black mélo qu’il m’ait été donné d’écouter et qui fera partie de mes coups de coeur 2022.
“
© All rights reserved - Ars Goetia Webzine - www.ars-goetia.com