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J’ai toujours aimé le black underground, les sons bien crades, les productions volontairement rugueuses, le lo-fi.
Mais tout le monde ne maîtrise pas le dégueulasse, et il ne suffit pas d’enregistrer au fond de sa cave pour être attirant.
Alors quelle belle surprise en écoutant cet album de Grimcult.
Grimcult ? Quelques recherches me laissent sur ma faim.
Comme souvent dans ce style de musique, le groupe est en fait un one man band. A peine arrive t’on à glaner qu’il s’agit d’un polonais, d’un silésien pour être précise, vétéran du milieu underground local, et que « Revelations of Sinister Flame » est son premier EP.
L’album est fait avec les tripes et ça se sent. Pas de fioritures destinées à le rendre accessible. Après une intro calme et répétitive, au piano funèbre, les hostilités démarrent en nous plongeant bien profond dans un bain de black metal brut, sinistre, glacial, tellement old school ! La voix, un des gros points forts de l’album, est agressive, démoniaque, d’une grande puissance, les guitares sont dures, les claviers macabres, les beats omniprésents, le tout contribuant à une atmosphère malsaine, presque dérangeante, à un voyage sur des rives inhospitalières. Pas de chaleur, pas de lumière, rien d’épique. Il y a une fausse monotonie dans cet album, le rendant envoûtant. C’est tellement sale, et tellement beau.
En chipotant on pourrait dire que les transitions entre les morceaux sont un poil trop longues, les coupures un peu trop brutales. Mais ce ne sont que des détails. L’écoute, bien trop courte, vous laisse pourtant anesthésié, avec juste l’envie irrépressible de replonger dans cette noirceur si attractive.
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