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Découverte intéressante en ce début d’année que le premier album du duo argentin formé en 2016. Dany et Cristian s’étaient distingués en octobre 2020 par leur ep éponyme, leur ayant valu une signature chez le label allemand Northern Silence Productions.
Fort de cet emballement justifié pour leur musique, c’est Nikita Kamprad (Der Weg Einer Freiheit) qui s’est joint au duo en tant que producteur et “bassiste session”.
Mis en valeur par un artwork à la fois agressif et douloureux, que l’on doit à l’artiste Matt Lombard, le disque repose sur “un voyage conceptuel, vous entraînant dans les endroits les plus sombres et les plus reculés de l’âme humaine” (description faite par le label) dont les textes sont inspirés par l’oeuvre du philosophe allemand Friedrich Nietzsche.
“Descent Towards Death” distille une musique à la fois agressive et mélancolique au travers de cinq titres denses et variés au cours desquels on ressent une inspiration musicale proche des polonais de MGLA.
Une grosse part est donnée aux textes dans la composition des différents morceaux, mais les parties musicales n’en sont pas pour autant négligées. Des plans importants sont réservés aux guitares, particulièrement mises en valeur au cours des titres les plus intenses de la galette (‘Falling Into Nothing
’, ‘The Silent Agony’, ‘The Heavy Burden’).
Les riffs sont bien pensés et admirablement exécutés, permettant d’assister à l’agonie cérébrale du protagoniste de l’histoire et de la ressentir à travers une setlist équilibrée. Les émotions sont transmises par un rythme alternant régulièrement blast agressifs et mid tempo assommants, et surtout par le chant puissant et varié du frontman ne cédant pas à la facilité d’une interprétation trop plaintive.
Dany utilise tout le potentiel de ses capacités vocales pour scander son texte de façon alternative et inspirée. Selon l’émotion à transmettre, il flirte avec le growl death et déploie ainsi quelque chose de grave et oppressant ou, a contrario, il s’envole dans les screams aigus à la limite du supportable, déclenchant une détresse sans pareille, une douleur physique et psychique presque insoutenable.
Grâce à l’accompagnement de Nikita Kamprad à la basse (et à la production), l’oeuvre musicale des argentins s’entoure d’une enveloppe solide lui conférant un relief massif et j’apprécie particulièrement la touche espagnole (racines linguistiques du duo) que l’on retrouve au travers d’un texte narré en intro et outro de l’album.
Ce disque, qui m’a particulièrement touché, fait je pense partie des incontournables du genre pour ce début d’année. Il mériterait toutefois de s’affirmer avec un style encore plus personnel par des arpèges s’éloignant des standards actuels (MGLA, Der Weg). Tous mes encouragements à cette formation qui frappe fort avec ce premier matériel.
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