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Quoi de mieux pour une rentrée qu’une bonne bûche dans la figure ? Je ramasse mes restes dentaires, il s’agissait d’un pavé labellisé Asgard Hass, qui torpillait sur une trajectoire black death metal, lancé par un groupe qui répond au nom de Nansis ! Vous ne connaissez pas? Pourtant ils officient depuis plus de 10 ans mais voilà qu’ils décident de semer leur venin en ce magnifique mois de septembre avec un album qui répond au nom de “Chaos Veterum”, et qu’il serait dommage de rater, surtout si comme moi, vous aviez de toute façon des réparations dentaires à effectuer.
Dès le premier titre “Nigredo”, après une introduction qui laisse un court répit d’une minute et vingt secondes, on comprend rapidement que ce méfait est d’une efficacité sans équivoque. Pour du black death, on entend bien les guitares et les riffs sont bien trouvés. Le chant rauque et rugueux de Haître (ex-Destronork) est redoutable et varie beaucoup pour tantôt hurler sa haine ou travailler des émotions plus profondes abordant avec aisance les supplications maléfiques ou le désespoir morbide, ce qui s’allie à merveille avec les guitares qui tailladent avec des petites touches bien trouvées. Le jeu du batteur Jean “Glycy” (Amok, Claw, Deadly Sin Orgy, Gronde, ex-Stortregn, ex-Destronork) est déchaîné, changeant et intelligent et apporte tout le dynamisme qu’on attend d’un album de black death bien pulsé.
On pourrait croire à un simple coup d’éclat mais la suite est tout aussi brillante. “Infecte Poix” suit la même logique et c’est sur “Vase” qu’on découvre finalement une facette différente du groupe, avec des tempos plus lents, une atmosphère dégoulinante et désespérante, bref le titre porte bien son nom. Cette troisième piste surprend avec une composition complexe et des émotions franchement bien trouvées mêlant une certaine morbidité à des passages imprégnés avec bien plus de rage.
Au fur et à mesure des écoutes je me rend compte que je suis vraiment fan du jeu du batteur qui utilise un large éventail pour instiller des atmosphères incantatoires avec ses compères maléfiques. Les hymnes lancinants et occultes sur des titres comme “Agenouillé”, “Souffre” ou “Sublimation” et des riffs tranchants sur des blasts salvateurs comme sur “Rebis” font de cet album une pépite du genre. “Souffre” et “Sublimation” plongent justement l’auditeur dès la première écoute dans une catharsis rédemptrice. Ce sont mes titres préférés, ils ont une essence très noire et jouent avec nous comme un félin avec sa proie, à l’image d’un moment de répit anéanti par des accélérations implacables. L’album se finit en apothéose avec “Extirpé De La Chair” qui invite à écouter des paroles, (un peu) plus audibles, et ce n’est pas pour votre bien.
Je garde une excellente impression de Nansis que je découvre avec cette galette qui regorge d’éléments démoniaques jubilatoires. On espère que le groupe tournera et qu’il sortira prochainement d’une certaine discrétion en envahissant vos collections !
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