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Resté dans l’ombre depuis 12 ans, le quintette australien Nazxul refait surface avec un troisième méfait intitulé “Irkalla”.
Formé en 1993, le groupe a eu une carrière chaotique à cause d’un line-up instable et de différentes tournées australiennes majeures annulées par les têtes d’affiche, empêchant à la formation d’exister pleinement en live.
Ne s’avouant jamais vaincu, le trio à l’origine de la création de Nazxul a toujours su s’entourer des meilleurs musiciens pour continuer à composer et à distiller son black metal avant-gardiste et chaotique.
Les australiens sont forts de nombreux ep et split, et leurs deux premiers albums sont des incontournables du genre. Ce troisième opus va t-il leur succéder avec brio ?
La réponse est incontestablement oui, chers lecteurs !
Avec son artwork résolument old school et sale, “Irkalla” s’inscrit davantage dans la continuité de “Totem” (le premier album) que d’”Iconoclast” (le deuxième) dans son approche musicale. On retrouve le chant possédé du frontman et l’ambiance mystique et néfaste des premiers jets du quintette par l’emploi habile et permanent des claviers. La sonorité des guitares est raw, les riffs sont binaires et tranchants, le rythme effréné du tempo se déploie au travers de blast beats métronomiques incessants et martiaux tout au long de chacune des compositions de la galette. Cet ensemble mélodique et non mélodieux confère au disque une atmosphère lugubre et malfaisante.
S’ajoutent à cet univers déjà pesant des passages inquiétants, comme l’intro au piano du titre d’ouverture ‘Divine Death’, des incantations dérangeantes pour entamer ‘Rising Storm’ ou encore un espace musical inerte dans le dernier tiers du morceau outro ‘Stygian’.
Seul ‘Inferno’ dénote du reste de la galette, par sa durée très courte d’une part, et par son côté presque trop traditionnel d’autre part. C’est la petite bouffée d’oxygène de cet album de seulement 31 minutes et quatre titres, dont une seule écoute sera suffisante pour mettre mal à l’aise son auditeur, mais qui poussera celui-ci à y revenir car le Mal habite cette oeuvre et que le Mal attire les pauvres brebis que nous sommes face cette entité diabolique que représente “Irkalla”.
Douze ans d’absence mais un retour détonnant et fracassant pour les australiens, par un disque qui reste dans la veine du savoir-faire des protagonistes mais avec une touche de maturité évidente qui se ressent par la cohérence de la setlist. En souhaitant que toutes ces années et la situation sanitaire actuelle aient permis au groupe de composer beaucoup de matériel afin de nous permettre de rapidement nous laisser envoûter par une discographie à venir plus dense!
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