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Pour qui aime le black vraiment sale, encore plus lo-fi que du black lo-fi, Revenant Marquis est un incontournable. Le son est affreusement, immuablement, mais magnifiquement, dégueulasse. Quand on aime c’est jubilatoire. Sinon … mais c’est comme les épinards, il faut goûter avant de dire si on aime ou pas !
Revenant Marquis est un mystérieux one man band gallois qu’on peut qualifier de très prolifique. Il a sorti un album en 2018, deux en 2019, un album, un split (avec Lamp of Murmuur) et un EP en 2020 et voici son cinquième LP début 2021.
L’introduction de ‘Haverfordwest’, le premier titre, est calme et douce bien qu’inquiétante. On sent que quelque chose rode, qui va surgir. Et qui en effet vous saute à la gorge à 1:30. Ca blaste violemment et le son, comme délavé, étouffé, bourdonnant, si caractéristique du groupe, se fait entendre. Après plus de dix minutes de noirceur et de désespérance, cette piste magnifique laisse place au deuxième titre qui révèle tout le meilleur de ce que Revenant Marquis peut donner. ‘Children of the Grand Abyss’ transmet un sentiment d’intense malaise au travers de guitares aussi dissonantes qu’obsédantes, tout en laissant place à une mélodie simplissime mais néanmoins omniprésente. La voix est absolument désespérée, les hurlements vous glacent le sang et vous font ressentir ce qu’est la souffrance.
L’interlude ‘Beibl’ calme le jeu avec une minute d’un son très propre et clair, presque léger dans le contexte puis les trois derniers morceaux nous replongent profondément la tête sous l’eau. Revenant Marquis a cette propriété de vous capter totalement, de vous faire voyager dans des paysages tortueux et sinistres et de vous faire oublier tout ce qui vous entoure pour vous emprisonner dans sa folie. C’est beau, mais c’est beau !
J’ai découvert l’artiste avec « Youth in Ribbons », son quatrième album, qui m’avait transcendée à la première écoute et que je savoure toujours avec délices. Il m’a fallu quelques passages pour appréhender « Below the Landsker Line », mais qui est tout aussi abouti que son prédécesseur et qui se révèle être encore un excellent album, totalement dans la cohérence de ce projet complexe, pas forcément immédiatement accessible et surtout incroyablement atypique.
Une mention spéciale pour la pochette, totalement décalée pour un album de black, et pour le regard aussi dominateur qu’hypnotisant de cette fillette dont la pose et la vêture voudraient pourtant nous la laisser croire sage et douce.
Tracklist:
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