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Au lendemain du solstice d’été, en totale contradiction avec l’ambiance générale, j’ai l’envie de vous parler d’une des créatures de la nuit les plus répandues dans l’inconscient collectif, le vampire. Et le vampire dont il est question, c’est le Vampire de Göteborg, groupe suédois créé en 2011 qui, dès sa première démo (Vampire, 2012), avait fortement attiré l’attention, notamment celle d’un certain Fenriz (Darkthrone) qui n’hésitera pas à les placer album de la semaine dans son talk-show radio. Grâce à cette notoriété immédiate, c’est le gros label Century Media Records qui jettera son dévolu sur le groupe, et après 2 albums (Vampire et With Primeval Force) à l’évolution évidente, voici que Vampire revient pour nous mordre avec force et fracas avec cet opus simplement intitulé Rex.
Vampire est une créature hybride, ses membres aux blazes typiques des groupes de black metal de la seconde vague (Command, Hand Of Doom, Black String, Abysmal Condor et Sepulchral Condor) se retrouvent au cœur d’un pentagramme dont les 5 branches seraient : death, black, heavy, thrash, et n’roll. Et la formule, présente dès la première démo et le premier album n’a absolument pas changé, elle s’est améliorée, affinée, clarifiée, mais tout était déjà là.
Avec Rex et sa magnifique pochette représentant la Mort sur son cheval pâle, en cavalier de l’apocalypse, l’auditeur prend place dans un train fantôme qui va aller à toute vitesse. C’est bien simple dès le premier titre éponyme et son cri de cheval en furie, l’auditeur est secoué par ce tempo rapide typique death / thrash / speed. Au long de l’album les influences se font vite ressentir, de Dissection pour le chant à Mercyful Fate pour la structure et le côté speed thrash occulte. L’occulte justement, il se ressent dans chacune des ambiances distillées par le groupe, un occulte sale, froid et malsain mais tellement jouissif. Prenez ce cri d’introduction du titre Wiru – Akka que ne renierait pas un certain Tom Arraya. Mais ce qui installe le plus cette ambiance occulte victorienne ce sont bien les lead guitares, omniprésentes, tricotant ces fresques musicales. Pour vous faire une idée, on se rapproche de ce que peut proposer un groupe comme Tribulation, mais d’une manière plus directe et brutale. Mais là où certains groupes étaleraient les influences les unes après les autres, Vampire les digère et les additionne pour se créer son propre son.
Puisqu’il est question du son, il faut saluer la performance à ce niveau du producteur Jaime Gomez Arellano (qui a entre autres produit toute la dernière partie de carrière de Paradise Lost). D’un côté le son obtenu se révèle très old school, brut, caverneux, avec énormément de reverb notamment sur la voix hargneuse de Hand Of Doom, propice à l’ambiance malsaine voulue. Et d’un autre côté il se montre d’une clarté qui permet à l’auditeur de bien distinguer chaque instrument, de profiter pleinement du jeu de twin guitars très Iron Maiden période Di’ Anno. La production atteint donc cet équilibre parfait, idéal pour la musique développée par Vampire.
Si violent et malsain qu’il peut être, l’album reste à tout instant mélodique, à l’image du magnifique final de Melek-Taus qui clôt l’album, avec un fader que suivent quelques notes de guitares acoustiques. Une note finale superbe.
Il faut aussi souligner la durée de l’album, juste parfaite, 40 minutes, avec des titres ne dépassant pas les 5 ou 6 minutes pour 10 titres. Comme dans une attraction à sensations réussie, courte et intense, ce format donne l’envie d’appuyer à nouveau sur le bouton play dès l’écoute de l’opus terminée.
Avec Rex, Vampire passe avec brio le cap du 3ème album, sans jamais tomber dans l’hommage trop appuyé, faisant preuve d’une grande maîtrise, avec une production idéale. Les influences sont digérées pour obtenir une identité forte et unique. Ainsi, le groupe peaufine encore sa musique dont les bases étaient présentes dès la 1ère démo et accouche d’une pièce maîtresse pour tout amateur d’œuvre hybride et malsaine, comme si l’Iron Maiden des débuts avait forniqué avec Dissection et Mercyful Fate.
Tracklist :
Prelusion (00:42)
Rex (03:08)
Inspiritus (03:54)
Wiru-Akka (04:20)
Pandemoni (03:16)
Moloch (05:49)
Rekviem (03:26)
Serafim (04:03)
Anima (06:21)
Melek-Taus (04:50)
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