“
Quand on pense black metal, ce n’est vraiment pas la Chine qui vient en premier à l’esprit. Il existe pourtant quelques groupes œuvrant dans ce registre dans l’Empire du Milieu. Depuis 1998, Zuriaake est de ceux là.
Après un split en 2005 avec leurs compatriotes de Yn Gizarm, Zuriaake a commis en 2007 le si délicat « Afterimage of Autumn » dont nous allons parler aujourd’hui.
Fidèle à son titre, l’album évoque toute la tristesse et la mélancolie d’une saison qui, d’un vent glacial, dénude les arbres dans la faible lumière d’un soleil déclinant.
Le premier titre nous berce de doux chants d’oiseaux tandis que débute la mélodie, très inspirée de musique traditionnelle chinoise. Le black apparaît au deuxième titre en particulier par le biais d’un chant screamé très torturé, presque lugubre, et de riffs très caractéristiques du genre. Ce subtil mélange des deux univers sera une constante de l’album. Pas de beats dans cet opus mais des tambours qui rythment les titres et accompagnent un clavier assez présent. Quelques instruments traditionnels, tels le guzheng, une sorte de cithare chinoise, ou la flûte de bambou, entretiennent sans insistance les sonorités asiatiques, même si quelques titres sont résolument et totalement black.
L’album est indéniablement beau, la communion avec la nature profonde. Ajouté au chant des oiseaux et à quelques grondements de tonnerre, le bruit de l’eau, cascadante ou déferlante, débute ou conclut plusieurs pistes. Ce black metal, ambiant et presque dépressif, a également des inspirations de Burzum. L’album est varié mais cohérent, et les 55 minutes de la galette passent rapidement, le dernier titre ramenant doucement l’auditeur de son voyage en terres lointaines.
A noter que si l’envie vous prend d’en découvrir plus sur ce black metal atypique, le groupe chinois Be Persecuted mérite lui aussi que vous lui prêtiez votre oreille.
“
© All rights reserved - Ars Goetia Webzine - www.ars-goetia.com