Bonjour à tous, après la sortie au mois de juin dernier de leur premier album « The Great Purpose of The Lords », Catalyst est venu se confier au micro d’Ars-Goetia. Florian et Jules nous parleront de la genèse du projet, de l’ascension du groupe, ou encore de l’enregistrement du disque. Ils ne manqueront pas non plus de nous livrer quelques exclus, comme par exemple la date de sortie de leur prochain chapitre.
Ars-Goetia : Aujourd’hui, interview en compagnie de Catalyst. Catalyst, groupe de Death, Tech-Death, Death-Mélo par moments ?
Jules : C’est vrai !
Florian : Un peu de tout. On mélange les genres.
A-G : Tout à fait, avec aujourd’hui Jules et Florian : Guitariste / Chanteur Principal et Guitariste / Backs. Bonjour les gars !
Catalyst : Salut ! Ça nous fait plaisir d’être là.
A-G : Super, moi aussi ça me fait grave plaisir d’être là. Vous êtes un jeune groupe, ça fait quelques temps que le projet est lancé, depuis…
Jules : 3 ans, début 2017.
A-G : Ok ! Donc il me semble que c’était une de tes idées à la base Jules ?
Jules : En effet, c’est un projet que j’ai toujours voulu monter. Je fais de la guitare depuis que j’ai 13 ans, j’ai commencé à composer à 14 ans. Je voulais attendre d’être majeur et de prendre un peu d’indépendance pour monter le groupe. Alors une fois que j’ai eu 18-19 ans, j’ai lancé le projet et ai cherché des musiciens. Ce n’est pas un projet personnel, c’est un projet de groupe mais ça a été construit à partir de mon idée. Maintenant c’est vraiment un fonctionnement de groupe, on compose en groupe tout ça…
A-G : Au niveau composition justement, ça se passe comment ? C’est toi qui apportes les idées ?
Florian : C’est surtout Jules ouais…
Jules : Ça a un peu changé au fil du temps, c’est-à-dire qu’au départ, si tu veux, pour l’EP, tout vient de moi, puis on l’a fait ensemble. Pour l’album (« The Great Purpose of The Lords », NDLR), Florian a eu un peu plus de marge parce qu’il a fait les solos. Maintenant, on est en train de composer le 2ème album…
A-G : Oh là ! Grosse révélation !
Florian : *rires*
Jules : Et on est déjà… Bien avancés ! Par exemple là, le style de composition est un peu différent, parce que j’apporte les idées mais ils suivent toute la structure. Avant, je leur apportais un morceau terminé, puis on apposait d’autres idées dessus. Là, ils voient toute l’avancée, au fur et à mesure, de la structure, comment je construis le morceau, et puis on réfléchit à chaque étape ensemble, même si je compose principalement. Florian a déjà participé à pas mal de riffs dessus… Là on n’est même plus sur les solos, il écrit aussi les riffs.
A-G : D’accord.
Jules : Et les autres membres : pareil. Si tu veux, on part sur l’idée d’une structure, d’un squelette qui est fait. Ensuite on le bosse ensemble. Et c’est là qu’on va voir les détails, c’est vraiment le groupe qui travaille, et tout le monde pose sa signature sur le truc. C’est plus « que moi ». Avant c’était majoritairement moi, à 90%. Là je fais 60% du taff et après chacun met son truc dessus quoi. Le ratio a vraiment changé là-dessus.
A-G : Ça marche. Ça a l’air de fonctionner au vu de votre ascension qui s’est faite plutôt rapidement. En 3 ans on peut quand même parler d’avoir fait son trou à ce niveau. Vous commencez à avoir une petite renommée.
Jules : Oui, c’est l’objectif. On essaie de travailler au mieux, de toujours pousser plus le projet. Et puis c’est un truc qui nous plaît donc on travaille tout le temps dessus…
Florian : Et puis surtout ça plaît au public français, parce que tous les concerts qu’on a faits cette année, ce sont des gens qui nous ont demandé. Pour l’instant on n’en cherche pas vraiment.
A-G : Ce sont des opportunités qui se présentent…
Florian : Oui, comme par exemple hier soir à Paris [06/03/2020 – Vault of Metal, Paris, NDLR]. On a fait Lyon, Genève, Chambéry, c’était super cool.
Jules : Oui voilà. L’album a débloqué pas mal de choses forcément, par rapport à un EP c’est toujours mieux « vu ». C’est également un album qui a déjà bien marché en moins d’un an donc ça nous a ouvert pas mal de portes. Ça a eu l’effet qu’on attendait, une grosse montée depuis la sortie. On est vraiment satisfaits à ce niveau. On essaie également de pas mal travailler sur les réseaux, d’être assez constants, tout ça, pour apporter du contenu et des choses qui peuvent plaire aux gens. Le but c’est aussi qu’il y ait un public à qui ça plaise.
A-G : Je suppose que la signature chez Great Dane [Records], ça vous a aidés là-dessus. Ça fait à peu près un an…
Florian : Ouais, surtout au niveau des chroniques.
Jules : Oui, les chroniques et la distribution. Ça c’est un point qu’on n’aurait pas pu gérer tout seuls. C’est là où le label prend vraiment le relais, parce que Great Dane a beaucoup de partenaires, notamment Season of Mist pour la France. Mais il ne faut pas oublier qu’ils ont aussi des partenaires au Japon, au Canada… Ce qui fait qu’on est vraiment partout, et c’est très bien distribué. Le gars, là-dessus, il gère à fond. C’est vraiment un travail de distribution et de relais au niveau des chroniques qui est fait. On a eu énormément de chroniques, je ne saurais même pas dire combien…
Florian : Peut-être une cinquantaine. Un peu moins. C’est déjà super, il n’y a pas besoin de plus… *rires*
A-G : T’es sûr ? T’es vraiment sûr qu’il n’y a pas besoin de plus Flo ? Parce que bon, écoute, c’est pas comme si j’en préparais une pour Ars-Goetia, à retrouver bientôt…
Jules : Si ça se trouve ça sera la cinquantième, il faudrait qu’on compte ! *rires*
A-G : Donc chez Great Dane plutôt un partenariat logistique ?
Jules : Oui c’est ça. C’est aussi eux qui produisent les CDs, qu’ils nous renvoient. Ils s’occupent également des plateformes [de streaming], ils ont aussi un partenaire pour ça. Ils nous mettent aussi dans les magasins [physiques]. A la Fnac tu nous trouves assez facilement par exemple.
Florian : Oui, dans toutes les Fnac de France.
Jules : Au Cultura par chez nous, je ne le vois pas forcément [le disque], mais je sais qu’ils l’ont sur commande. C’est dans leurs bases de données. Si tu as envie de l’avoir, tu peux. Pareil pour Amazon, tous ces trucs-là. Ce genre de choses, en tant que groupes, tu ne peux pas forcément le faire tout seul, ou alors ça te prend un temps fou.
A-G : Très juste, c’est sûr que ça doit être assez compliqué comme situation, même musicien, surtout dans le death, dans le metal extrême… On en parlait avant en off, c’est beaucoup de bénévolat, d’investissement.
Jules : Ah oui, toujours.
Florian : Moi je pense qu’on a de la chance. On est un groupe qui a de la chance pour l’instant.
A-G : Et on espère que ça continue. Au vu du premier album « The Great Purpose of The Lords », si je le dis bien…
Catalyst : Très bien !
Florian : Tu es celui qui le dit le mieux ! *rires*
Jules : Souvent ça bafouille un peu, c’est vrai, mais nous aussi on bafouillait hein. Maintenant on a l’habitude de le dire avec le morceau titre. On parle toujours de « The Great Purpose of The Lords », donc forcément…
Florian : C’est l’accent bien français.
A-G : C’est un peu normal… ça donne du cachet aussi !
Jules : C’est ce qui fait qu’on sera bons à l’étranger !
Florian : Oui enfin peut-être un jour. *rires*
A-G : Le petit « je-ne-sais-quoi » français… Effectivement, « The Great Purpose of The Lords », qui a été enregistré à Nantes, comme on en parlait avant. [En off, nous discutions des péripéties rencontrées lors de l’enregistrement de l’album]
Florian : Oui, au Vamacara Studio.
A-G : Ça s’est fait sur quelle période ? *Ils sont dubitatifs* Ouh là… La colle ?
Florian : Non non ! On s’en souvient très bien !
Jules : Ça a été enregistré du 26 février au 2 mars 2018, à un ou deux jours près. On est allés jusqu’à Clisson [Périphérie Nantaise, Ville du Hellfest, NDLR] pour enregistrer les voix, et puis pour voir le process de gestion du son. Après les guitares, on les a enregistrées chez nous puisqu’on a le matériel. Après ils ont mixé. Mais ça a été un peu laborieux. On a dû s’y reprendre à plusieurs fois. Et puis il faut dire que c’est un album qui est long et complexe, on a eu des changements d’idées… La période d’enregistrement totale s’étend de fin novembre jusqu’à juin-juillet.
A-G : D’accord, donc quasiment jusqu’à la sortie, si je ne dis pas de bêtises.
Jules : Non, de l’année précédente. Même plus puisque j’ai fait des retouches, donc de novembre 2017 jusqu’à septembre 2018. Pour une sortie en juin 2019. Ça a été une très longue période.
Florian : C’est le temps d’apprendre : c’est un premier album. On apprend ce qu’il faut faire et ne pas faire tu vois ?
Jules : Voilà, on est tous amateurs, on n’avait pas de groupe avant, donc c’est que de l’apprentissage « sur le tas ».
Florian : C’est un avantage après, pour le deuxième, ça ira plus vite.
Jules : Oui, là l’emploi du temps est calibré.
A-G : Ça marche. Donc tout est déjà réglé ? C’est dans les tuyaux ?
Jules : Ouais, c’est clairement dans les tuyaux. On sait où on va, on sait comment tenir notre planning et quand ça doit se terminer. Et quand ça doit sortir. Ce qu’on doit faire avant, après, pendant le temps de promotion…
A-G : Et vous êtes encore sous secret ou on peut avoir une petite exclu pour Ars-Goetia, par rapport au nouvel album ? Une date de sortie, une idée ?
Jules : Une date de sortie ? Ouais… Si tu veux donner l’exclu, ça sortira, je pense, si c’est bien fixé, en mai 2021.
A-G : Mai 2021 ? D’accord, on sera là pour le chroniquer, de toute manière.
Florian : J’espère bien ! Vous l’aurez en avance.
Jules : Oui, ça c’est sûr. Vous l’aurez en avance.
A-G : Ah ! Ça me fait chaud au cœur, vu que je vous suis depuis un petit bout de temps, ce dont on a déjà parlé également [en off]. Je me rappelle cet EP, de ce petit concert dans une salle de St-Dié-Des-Vosges. De ce grenier à l’Entracte II [nom du bar, NDLR], devant une petite cinquantaine de personnes…
Jules : Il y avait beaucoup plus de monde ! 80 entrées ! Pour un petit truc comme ça, c’était blindé à l’étage !
A-G : Je ne m’en rappelais plus comme ça, mais bon, j’étais au premier rang.
Jules : C’était vraiment une super soirée. Sur l’évènement Facebook ça ne se portait pas super bien… C’était que notre deuxième concert… Quand on est arrivés là-bas, avec le nombre de personnes présentes, c’était génial.
A-G : Du coup on va revenir sur « The Great Purpose of The Lords ». Au niveau de vos chansons préférées, ça m’intéresse. Quelles sont les chansons que vous avez préféré écrire, ou que vous préférez à l’écoute… Ou alors des chansons que vous trouvez un peu en deçà, ce genre de choses.
Florian : Avec le recul… Ma préférée c’est An Unworthy Covenant. On a mis tout ce qu’on aimait dedans. Elle est super longue…
Jules : Pareil. Au final c’est la première de l’album, mais je crois que ça a été la dernière à être composée. On a vraiment tout mis dedans, ses 10 minutes… Pour nous elle est super épique.
Florian : C’est surtout celle-là qui apporte le thème de l’album, en reprenant celui de l’intro… Qui plonge dans l’histoire.
Jules : C’est là que tu vois que tu as vraiment un storytelling dans la structure. On essaie de ne pas le faire pour rien.
Florian : Ça introduit l’histoire, quand tu regardes le texte.
Jules : Oui, c’est vraiment l’histoire. Après c’est parce que je l’ai composée, mais moi je ressens le côté fantastique et c’est ça qui me plaît dans ce morceau.
A-G : Tout à fait, ça j’aurai l’occasion d’en reparler pendant ma chronique. C’est un album qui est long. Surtout pour un premier album. On a beaucoup d’influences, beaucoup de directions, beaucoup de genres qui se mêlent. C’est très intéressant, très complet et complexe pour, encore une fois, un premier album. Est-ce qu’on peut parler d’album concept justement ?
Jules : Oui, clairement, enfin de toutes façons c’est même…
Florian : Un groupe concept.
Jules : Oui voilà ! Même le groupe est concept puisque Catalyst, c’est le nom du personnage. Tout est basé là-dessus et le deuxième album sera la suite du premier, et ainsi de suite jusqu’à la fin de l’histoire. On ne sait pas quand, quand on l’aura décidé.
A-G : Tard, on l’espère !
Jules : Oui, peut-être. Enfin après ça ne veut pas dire que ce sera la fin du groupe, mais ce sera peut-être…
A-G : La fin d’un arc.
Jules : Oui voilà. La fin d’un arc narratif effectivement, pour passer sur d’autres choses peut-être. Mais bon pour l’instant ce n’est pas en projet, on ne pense pas si loin encore.
A-G : Faut se laisser le temps. Du coup tu es fan de Science-Fiction, de Fantasy, ce genre de choses ?
Jules : Pas vraiment, je lis très peu. La lecture n’est pas du tout une de mes passions. Par contre je joue pas mal aux jeux vidéo. Je dis tout le temps que ma plus grosse influence c’est Zelda. J’adore Zelda, j’adore les sonorités de Zelda, j’adore l’histoire, des tas de trucs comme ça. L’inspiration vient vraiment des jeux vidéo. Après je n’ai pas de références de SF ou autres, j’ai juste écrit à partir de ces références que j’ai là et qui ne sont pas nombreuses.
A-G : D’où ce côté épique qu’on retrouve tout au long de l’album.
Jules : Oui. Je pense que ça vient de là. De Zelda etc. Même musicalement c’est une influence, plus que certains groupes de metal. J’adore passer les bandes son de Zelda en fond chez moi, tout le temps…
A-G : C’est intéressant comme approche ! L’artwork retranscrit vraiment cette atmosphère, ça a été fait par Vincent Fouquet de chez Above Chaos qui a bossé avec de très gros groupes comme Nordjevel, Sunn o))), Meshuggah…
Jules : Inquisition aussi, Moonsorrow, Kataklysm, Kampfar. Oui il a bossé avec énormément de groupes.
A-G : C’est d’ailleurs lui qui a fait l’artwork de Meshuggah pour le Hellfest 2018.
Jules : Oui c’est ça ! C’est un truc entièrement fait à la main, un grand poster comme ça.
A-G : Et la réalisation qu’il a faite pour votre album, franchement, retranscrit bien l’atmosphère, cette idée d’entités supérieures qui donnent naissance au Catalyst.
Jules : On est super contents de l’artwork, de son travail. C’est entièrement son idée, on ne lui a donné aucune direction. On lui a juste donné les paroles et puis un tout petit croquis qu’on avait fait vite fait, en lui expliquant, et puis deux ou trois influences de pochettes. Et après on lui a laissé totalement carte blanche, parce que ce n’est pas notre travail. Enfin chacun son boulot tu vois. Lui il est professionnel dans le graphisme, c’est ce qu’il fait, et il le fait très bien, donc on n’a presque pas notre mot à dire. Il nous a donné le résultat, et tous on était là : « oui, bon, ok ! ». On ne peut pas dire le contraire, on était trop contents.
A-G : Parlant de vos influences artistiques, on a parlé un peu de vos influences de composition, avec Zelda… Et au niveau musical, ça se situerait plutôt où ? Parce que j’ai ressenti beaucoup de choses aux multiples écoutes de l’album, beaucoup de groupes auxquels j’ai pensé… Donc en vrac, j’ai pensé à Nile, j’ai pensé à Dark Tranquility, j’ai pensé à Omnium Gatherum sur certaines parties plus mélodiques…
Jules : Ah ça, là, celui-là il est un peu à côté, parce que je n’écoute pas du tout ce groupe par exemple.
Florian : Moi j’aime bien.
A-G : j’ai beaucoup pensé à toute cette scène Death Mélo qu’on ressent beaucoup dans certains passages. On a aussi des interludes acoustiques, orchestraux très grandiloquents qui m’ont fait penser à des choses plus symphoniques. Je pense à Dimmu Borgir par exemple, qui a fait des choses avec l’orchestre d’Oslo. Donc là je présume que pour un premier album, c’est un peu compliqué d’avoir un orchestre donc c’est du numérique.
Jules : Oui c’est du numérique forcément, on n’a pas trop le choix.
A-G : Mais le rendu est quand-même très très bon.
Jules : Ah ! C’est gentil. [NDLR : Jules m’a précisé en off qu’il trouvait certaines parties orchestrales un peu rushées. D’où son appréciation de ma remarque.]
A-G : C’est donc ce que j’ai ressenti, mais vous ? Vos influences, elles viennent d’où ?
Jules : Nile c’est clair.
Florian : C’est le même accordage…
Jules : Oui l’accordage est pris de Nile à la base. Avant qu’on joue sur [des guitares] 7 cordes, on jouait en 6 cordes et c’était exactement le même accordage, c’était celui de Nile. Donc la première influence vient de là en soi. Il y a aussi Opeth qui m’influence pas mal. [A Florian] Pour les solos, toi ça va plus être…
Florian : Tout ce qui est néo-classique oui. Ça s’entend je pense sur l’album. Entre ceux que je fais et ceux que Jules fait, il y a une différence, et c’est intéressant.
Jules : Oui, il y a une belle dichotomie je trouve. Après comme influence, un truc qui pourrait s’entendre un peu moins mais qu’on adore vraiment tous les deux… Par exemple tu vois, sur le deuxième album dans les trucs qu’on compose, dans les riffs que Flo a composés, il y a des trucs à la Dying Fetus. On est vraiment de très très gros fans de Dying Fetus, ça ça intervient beaucoup.
A-G : Ouais, donc dans la brutalité, des choses qui tirent un peu plus sur le Death pur et dur, le Brutal Death ce genre de choses.
Jules : Y’a aussi Anaal Nathrakh, que j’aime beaucoup pour la voix, j’essaie aussi de m’en inspirer dans l’idée des voix claires.
A-G : C’est vrai que c’est quelque chose qui ressort beaucoup sur l’album, je trouve, cette dualité entre la voix claire et la voix éraillée, le growl, qui est très bon tout au long de l’album, il faut le dire. Cette voix très massive, très caverneuse.
Jules : Ça c’est vraiment dû à la production pour le coup. Franchement, la production de HK Krauss, qu’on a fait au Vamacara Studio, il a fait du super taff franchement. Moi au niveau de la prod, c’est justement le point que je préfère, la voix. Le travail qu’il a fait sur la voix, c’est excellent.
A-G : Ces voix qui se confondent aussi par moment, je pense à la fin de l’album, au niveau de To Chaos.
Florian : Oui il y a une espèce de canon, je crois que ce n’est même pas fait exprès, mais ça rend bien.
A-G : Aussi cette voix carrément déchirante à la fin ce sont vraiment des hurlements de désespoir.
Jules : Ah tu parles de For Whom Summons the Dead ! Où il y a des déchirements de voix. Je vois ce que tu veux dire. Et puis la voix claire, qu’on essaie de placer surtout, de façon paradoxale, sur les parties les plus brutales. Quand tu regardes ce sont les parties les plus rapides où la voix claire est superposée pour garder cet aspect brutal, même avec la voix, pour qu’elle ne donne pas une teinte trop mélodique, qui pourrait gêner. Après ça peut gêner certains, parce qu’il y en a qui n’aiment pas du tout la voix claire, ça on le conçoit totalement, mais tu vois, on essaie de la placer comme ça.
A-G : Cette dualité est assez intéressante, car il y a, comme je le disais des passages très mélo, très doux, par exemple les parties que tu as faîtes à la guitare acoustique, que l’on a pu voir sur Facebook également, qui donnent des « bulles d’air » dans cet album qui est très dense.
Florian : C’est ça, c’est bien dit !
A-G : Tu parlais de jeux vidéo, je pense aux bulles d’air dans Sonic, dans les niveaux sous-marins. On a une grosse pression tout au long de l’album…
Jules : *rires* Grosse référence !
A-G : Oui, on reste dans les jeux vidéo. *rires*. Mais oui. Donc franchement, très abouti pour un premier album.
Jules : Merci beaucoup.
A-G : Et niveau réception ?
Jules : Eh bien niveau réception, on est super contents, on a été chroniqués dans de très gros trucs. Par exemple, on en parle toujours, de Rock Hard. On a même été sur leur sampler.
Florian : On était sur le deux-centième numéro ! Numéro collector, je l’ai encore dans ma table de nuit !
A-G : C’est vrai que j’ai eu l’occasion de le lire, avec une demi-page quand même !
Jules : Ouais, une belle demi-page !
A-G : C’est ça, et il me semble que le chroniqueur vous a bien encensés quand-même.
Florian : Oui, il était très content.
Jules : Oui, je le remercie beaucoup, c’est Arnaud Strobl, qui joue aussi dans Freitot, Carnival in Coal tout ça. Un super gars. Super content de cette chronique-là. Il y aussi Loud TV, aussi un bon site qui s’appelle Metal Temple, où on a eu 10/10. Il y a aussi Metal archives, dans une chronique récente où on a eu 93/100, vraiment des bons scores.
Florian : C’est compliqué d’avoir ces chroniques-là, ça ne se demande pas.
Jules : Oui, Metal archives ce n’est pas facile d’en avoir. C’est cool, on est contents. Que des bons retours même sur les chroniques où il n’y a pas de notes, puisque tout le monde ne note pas.
A-G : Tout à fait. Nous on le fait !
Jules : C’est là où tu le vois : les gens comprennent bien l’album, ils comprennent bien où on a voulu en venir. Les points négatifs qu’on a pu avoir par contre, forcément, c’est la longueur. Et puis aussi le fait qu’il y ait des voix claires. Après ce sont des choses normales, c’est un débat habituel.
A-G : Ce sont des choses qui sont polarisantes de toute manière dans le Death.
Jules : C’est un truc qu’on va écouter tu vois. Une direction qu’on va suivre pour le deuxième album par exemple. Enfin oui et non, parce que l’album sera plus court, on répondra donc à certaines critiques, il fera moins d’une heure, par contre il y aura plus de voix claires.
Florian : Il y aura plus de voix claires mais il sera plus brutal, donc voilà, ça sera quand-même différent.
A-G : Ok, donc ça se compensera quand-même.
Jules : Voilà.
A-G : On arrive à ma question suivante, j’allais vous demander s’il y allait avoir une suite, mais du coup…
Florian : Quelle transition…
A-G : *rires* Tu sens que le gars a bossé quand même !
Catalyst : *rires*
A-G : [Le prochain album] correspondra au deuxième morceau de votre EP « Dawn of a Dreadful Fate ».
Jules : Ah ouais, la prononciation est excellente là !
A-G : Donc la deuxième track de « Dawn of a Dreadful Fate » qui est…
Jules : The Catalyst’s End
A-G : La fin du Catalyst, déjà au deuxième album ?
Jules : Ouais ! Tu verras pourquoi ! C’est une partie de l’histoire en soi.
A-G : C’est une partie de l’histoire, forcément…
Jules : Qu’est-ce qu’une fin ?
A-G : Qu’est-ce qu’une renaissance ?
Jules : Voilà. Qu’est-ce que ça peut être par rapport à un personnage…
A-G : Oui. Parce qu’on avait quand-même quatre tracks sur cet EP, qui était très très lourd aussi. J’ai beaucoup aimé Demophobia qui est présente sur cet album [« The Great Purpose of The Lords »]. D’ailleurs les deux versions se laissent écouter.
Florian : Elles sont différentes quand-même, on a changé des trucs.
A-G : Je me prononcerais bien mais je n’ai pas envie en même temps. J’ai beaucoup aimé la version de l’EP, mais bon, ce sont peut-être les souvenirs, les premiers contacts avec le groupe…
Jules : Il y a de ça aussi.
A-G : Elle est peut-être un peu plus « grasse » aussi.
Jules : C’est ça ! Enfin c’est une production maison aussi. Donc tu as les petites erreurs, t’as la voix… Moi c’est la plus grosse différence que je remarque entre l’EP et l’album, c’est la voix. Comme on parlait tout à l’heure du niveau de production de la voix, du fait qu’on était très satisfaits à ce niveau-là, la différence entre un enregistrement fait à la maison, à l’arrache dans ma chambre et un enregistrement pro par un mec qui s’y connaît comme HK, ça fait toute la différence, et je trouve que c’est ce qu’on entend le plus sur ce morceau.
A-G : Moi c’est vraiment une des tracks qui m’ont marqué sur cet album. Je me suis fait une petite liste. Donc il y a An Unworthy Covenant, que vous nous avez présenté, pour cette composition très tarabiscotée, qui part un peu dans tous les sens. Ça reste quand-même très maîtrisé, là-dessus je ne dis pas que c’est le bordel. Ensuite, on a The Great Purpose of The Lords, qui est d’une brutalité sans nom. Y’a des passages qui sont très groovy qui appellent au headbang. Ensuite Demophobia, qui, comme je le disais, est pour moi le morceau qui vous symbolise pour le moment.
Jules : C’est vrai.
Florian : On nous le dit souvent ça.
A-G : C’est un morceau qui sort vraiment du lot sur cet album. Y’a Celestial Resurrection que j’ai noté aussi, comme étant très épique. J’ai adoré ce côté.
Jules : Tu as l’air d’être plus fan de Death Mélo quand-même ?
A-G : J’ai été, mais beaucoup moins maintenant. J’ai été très déçu par des choses qui se sont faîtes récemment donc je me suis beaucoup éloigné de ce style sur ces deux dernières années. Et maintenant j’écoute beaucoup plus de Death « classique » ou de Brutal Death.
Florian : Ça se comprend.
A-G : Enfin, For Whom Summons the Dead, le closer de l’album, qui est excellent. Il dévoile un peu toutes les facettes qui ont pu être explorées au fil de l’album, très épique par moment, très technique à d’autres, très brutal. Pour moi ce sont vraiment ces trois côtés-là qui vous symbolisent. La fin qui est monstrueuse et l’album qui se termine en fondu. Pour moi c’est l’équivalent d’un cliffhanger au niveau musical. On attend la suite.
Jules : Oui c’est pensé comme ça. Après, le début du nouvel Album ne va pas reprendre de la même manière donc bon, en soi. Ça fait cliffhanger mais la reprise n’est pas la même quand-même.
A-G : Tant mieux, j’ai envie de te dire ! Nouveau chapitre, nouvelles idées.
Florian : Mais même histoire. Suite de l’histoire.
A-G : Et voilà, c’est là-dessus qu’on va terminer, sur la suite de l’histoire de Catalyst, qu’on attend avec impatience. Donc pour 2021, si j’ai bien retenu !
Jules : C’est ça, mai 2021.
A-G : Mai 2021 donc, avec le chapitre deux. C’est donc sur ces notes positives et d’anticipation que se termine cette interview pour Ars-Goetia, merci à vous les gars.
Catalyst : Merci à toi !
Jules : Ça nous fait vraiment très plaisir d’avoir pu faire cette interview avec toi, discuter un peu.
A-G : Et si vous le voulez bien, on va se laisser avec mon track préféré de l’album, Demophobia, qui va passer juste maintenant.
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