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En 2010, sortait le premier opus de Christophe Szpajdel, le fameux “Lord of the Logos”. 2010, une année parfaite pour mettre en exergue le lien fort entre Art et Black Metal. Le Logo Black Metal a une apparence extrêmement complexe, mais in fine un sens assez simple et unique.
Tout comme l’enchevêtrement des branches d’un arbre semblera tortueux si on le regarde de près.
Le Black Metal, axé sur des plans subversifs, inversés, opposés, retrouvera la totalité de ses codes visuels au sein d’un seul et même logo. La symétrie viendra s’y greffer comme un effet miroir quelque part, représentation peut-être d’une gémellité duelle. Le Logo lui même est doté d’une étrange et fascinante beauté, à la fois cristalline, fragile et en opposition avec ce qu’un groupe comme Emperor peut représenter dans le Mythe de la scène Black Metal tous axes englobés.
Inutile de cacher que ce second opus, “Archaic Modernism”, édité cette fois par Heavy Music Artwork (Gestalten pour le “Lord of the Logos”) suivra presque la même ligne directrice, avec des mises en page tout à fait similaires. Ce n’est aucunement dérangeant, le livre est édité avec soin avec la patte de HMA. Une première de couverture très visuelle et colorée, viendra mettre en valeur le binôme du noir et du blanc des pages qui se succèdent. La trame de fond variera au fil des pages, magnifiant alors des logos noirs, blancs ou dorés.
On est réellement dans un “Lord of the Logos” bis, une suite logique des choses tant Christophe Szpajdel voyait son talent déjà arrivé à son paroxysme il y a dix ans. Christophe est bien plus qu’un artiste, c’est quelqu’un d’absolument passionné. J’ai pu le voir en festival chasser des insectes dehors tant il est fasciné par leur nature. Pris dans cette chasse, il devient impossible d’échanger avec l’artiste qui se remettra quelques minutes plus tard dans un travail minutieux et délicat. Tout à fait capable d’entretenir une conversation sur des sujets divers tandis qu’il dessine, Christophe a besoin par contre, féru de musique extrême qu’il est, de sentir avec quelle essence il va travailler. Pour ce qui est du partenariat avec différents groupes, je sais qu’il échange beaucoup avec les musiciens avant de démarrer le logo, la connaissance d’une identité musicale étant primordiale à sa représentation synthétique sur le papier.
J’ai eu la chance d’avoir le mien suite à un échange téléphonique avec Christophe en 2011, quelle fierté de le voir apparaître dans ce livre ! Toujours aussi accessible, Christophe travaille à des expositions et au partage de sa passion. C’est un artiste “un peu fou” comme beaucoup diront, a contrario d’autres qui plongeront dans les pages de cet “Archaic Modernism” avec délectation.
J’avoue en 2010 avoir été réellement fascinée par la réception du “Lord of the Logos” qui, vraiment, dès la couverture noire et dorée, dégageait quelque chose de réellement brut et sans trop de brillance. HMA est différent et plus vernis dans l’ensemble de ses produits, on trouvera ainsi les Logos de Christophe un peu plus “précieux” ce qui n’est pas réellement handicapant et ici une simple comparaison. Ceci dit… ceci dit: L’édition de HMA est non seulement foisonnante en terme de qualité et de quantité, mais, également, retraduit à merveille de belles rencontres. Les textes de Giulio Di Mauro et Theo Prasidis vont venir encadrer la douce folie de Christophe et ainsi coordonner, découper dans le temps toute l’histoire d’une vie et un maximum des influences de l’artiste qui de manière limpide et sans filtre, parlera de la nature et de la naissance même de ce talent pour la calligraphie. Ce volet explicatif, sous la forme un peu d’un échange proche, rend l’ensemble du bouquin très complet et d’une cohérence éditoriale unique.
Vraiment encore là, un très très beau travail que je viens de recevoir, ça valait le coup d’attendre! Alex Mizzano tape fort encore avec ce volume. Je déteste toujours autant la notation et appose sans regret la note de 10/10 bien sûr.
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