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“Defenders of the Faith” et vous me dites… Judas Priest!
C’est le titre parfait pour ce recueil de photos que j’ai choisi de chroniquer ce soir. Le moral à zéro en tout début de crise de Coronavirus j’ai besoin d’un livre vraiment bon, qui à chaque page sent la bonne vieille école Heavy/Thrash Metal des années 80/90/00. Alors pour tout vous dire ce livre est intemporel car simplement le sujet qu’il traite l’est tout autant. Les vestes!! et oui les vestes à patchs! On a tous eu l’idée de faire une photo ou deux en festivals de ces vestes toutes plus bariolées les unes que les autres, certaines de manière plus ou moins cohérente. Il y a encore cet adage dans le milieu qui dit… “ne porte jamais le T-shirt d’un groupe que tu n’écoutes pas”. C’est également valable pour les patchs. Ces vestes se lavent peu (jamais), se respectent comme la prunelle des yeux de leurs propriétaires, et surtout les patchs idéalement sont cousus (par Maman ou soi même, même “à l’arrache”).
Je ne présente pas Peter Beste, l’ayant brièvement fait lors de la chronique de son premier chef d’oeuvre, le True Norwegian Black Metal, le livre de loin le plus populaire sur le sujet. Là je m’attendais à quelque chose de plus vendu, de plus édulcoré. Bim, j’ai pris une patate. Le livre est largement aussi bon que le premier et si Peter Beste a montré à travers son premier recueil que sa liaison avec le milieu du Black Metal est parfaite, celle qu’il entretient avec le Heavy/Thrash est similaire.
Au premier feuilletage du livre, tout metalleux sourit, la tête pleine de souvenirs: “haaaa Helloween”, “Sodom”, “Gloryhammer”, “Mercyful Fate”, “Warrant”!!!
Le second regard est plus fin. Peter n’a évidemment pas choisi n’importe quelles vestes. Chaque œuvre (car à ce niveau, j’appelle ça des œuvres) présentée est cohérente, entière… dans le sens et dans la forme. Et non, si Over Kill peut se lier avec Venom pourquoi pas… on ne case pas “comme ça” un patch Manowar avec un Sargeist: Même si la provocation est tout à fait de rigueur encore faut il qu’elle se la joue fine et connaisseuse. La personne et sa passion sont lisibles, palpables à travers la manière dont la veste est réalisée, une forme d’habillage dans l’idée d’une mise à nu.
On a donc en totalité des travaux superbes.
En troisième volet il est indispensable de souligner que toutes ces vestes sont placées, comme a l’habitude de le faire Peter, dans un contexte bien précis. Les urinoirs, la foule, les frontraws.. la bière, les pantalons “moulbite” et colorés. Il n’oublie pas le Black Metal où là le passionné se régale de vieux patchs disposés avec style. Evidemment la veste purement Heavy Metal sera plus chargée en couleurs et superpositions, ceci dit on n’est pas dans de simples généralités, mais dans une affaire de ressenti total de l’Art du Metal dans toutes ses sphères par l’auteur. Il a su mettre en valeur bien plus que ce qui apparaît de la culture Metal à première vue: l’adoration, l’appartenance totale à une famille dont les ramifications ne sont lisibles qu’à travers cette composition vestimentaire toute particulière, unique.
Ce travail est incroyable, c’est un véritable voyage dans les époques, les lieux, les humeurs, les odeurs et les sensations. Certaines photos sont si intrusives qu’elles donnent même cette impression d’avoir un morceau de Metal qui égratigne le bras, voire un godet de bière qui mouille la jambe.
Je ne pouvais mettre une autre note que 10, c’est un livre indispensable. D’ailleurs maintenant lorsqu’on me pose des questions sur la musique Metal, son histoire et sa culture: c’est cet ouvrage que j’ouvre.
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