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Comme promis dans mes précédentes chroniques, LA petite originalité médiatique… l’auto-review ! (Ou la self chronique comme vous voudrez). Merveilleux mais…
… il est des jours où il est fortement préférable de rester au lit. Il est également possible qu’au cours de la lecture de cette “review” vous puissiez noter pas mal de tournures frisant la dérision, sans doute afin de masquer une forme de malaise.
Ce livre, j’aurais voulu ne jamais l’avoir écrit. Enfin, pas à ce moment. Loin de moi l’idée de chercher à trouver des “excuses” à sa rédaction précipitée, gourmande, hâtive. Mon rêve de départ était la création d’un essai sur la thématique du Black Metal. A sa publication, le rêve n’a pas eu la même saveur, qui alors s’est révélée être un peu amère et teintée d’acide.
Je serai synthétique, sans me noyer dans une moultitude de détails historiques expliquant le pourquoi du comment de la démarche. C’était en 2012 donc peut-être une dizaine d’années après mon premier gros festival Metal. Des 2002/2003, j’en ai écumé des vingtaines dans toute l’Europe. J’ai commencé à photographier en 2010, et n’ai réellement trouvé un sens à mes images qu’en 2015. Donc très tardivement contrairement à beaucoup de connaissances qui écumaient déjà la terre battue depuis longtemps.
Le Black Metal : Chacun y trouvera un sens, une interaction avec sa personne. Je ne décrirai pas la mienne au delà du volet lié à la fascination. Le reste, me concerne. Emerveillée par ce “Monde” particulièrement lié au Black Metal, cela s’étant fait par une initiation Live, auditive, dont la chronologie a été suivie pas à pas. Je suis tombée sur ce fameux “Lords of Chaos” qui à son époque il faut le reconnaître, m’avait également fascinée. L’idée d’écrire sur un Black Metal alors flambant “neuf”, éclatant en pleine nuit, était quelque chose de complètement génial. De fil et en aiguille je me persuade de plus en plus que ce Black Metal respecte tout à fait les codes du “Courant artistique” : Genèse, vie… mutation. Cette notion, il fallait en parler. Ce film aussi que j’avais trouvé très juste (Until the Light Takes Us) m’avait donné envie de parler du Black Metal d’un point de vue factuel et sensitif à la fois.
En 2011 j’ai présenté mon projet particulièrement brouillon à la maison d’édition qui s’est chargée de recevoir, mettre en page et publier l’ensemble en une année. Je m’y suis attelée, naïvement, pensant dur comme fer que j’allais y arriver. En plein déménagement bruyant, dotée d’un manque de stabilité personnelle certain, ce projet était devenu central, protecteur, quasiment paternaliste. Une bulle dans laquelle je mêlais recherches, construction d’une trame menée sur plusieurs films mis bout à bout (beaucoup ont été découpés sur le montage final), et idée d’ensemble. Le Black Metal à savoir l’Inversion, l’Opposition et la Subversion. Tout se touche et forme cet ensemble montagneux, naturel, fractal et cohérent.
Au cours de ces recherches je tente de prendre contact avec “l’Artosphère” qui commence à tisser des liens entre Art Contemporain et Black Metal en France et aux US (Elodie Lesourd… Amelia Ishmael… ). Alors effectivement si on pousse l’Arty et le conceptuel jusqu’aux tréfonds des fonds de culottes usés par des années d’études, on en arrive à des bouquins aussi inaccessibles que le sujet du BM lui-même BREF (d’ailleurs mêmes les auteurs sont à des niveaux stratosphériques, aucune réponse de leur part à mes tentatives de contacts sympathiques à cette belle époque). Moi non je n’ai pas fait un truc comme ça certes. Derrière une idée d’ensemble qui n’est pas mauvaise en soi, je me trompe de références, je ne prends pas les bonnes au bon moment… J-B Farkas est lui-même un artiste de grande envergure, il est ardu de caler la qualité de sa préface sur la naïveté du reste. La partie ITW de la “fin” est beaucoup trop longue, mon portefeuille de connaissances n’était pas suffisamment fourni pour puiser avec justesse mes images. Le groupe 1349 a été très ouvert au projet et la liaison artistique leur semblait une belle porte mais le pion d’un coup de main de leur part m’a été damé : impossible d’accepter une photo offerte par le groupe qui aurait vraiment permis la création d’une belle couverture (la mienne de Ravn n’était pas suffisamment mature), Camion Blanc refuse contre toute attente (une histoire de cession totale de droits re-bref). Grosse déception de ma part, j’ai senti que le reste allait devenir complexe.
Je vous fais le topo en gros et vous passe le volet de l’auto correction à faire (un ami m’a aidée à la relecture ouf ! et ma foi les coquilles sont encore présentes dans quelques légendes de photos, des tournures…), des images qui ne sortent pas mises en valeur, de part leur qualité initiale et aussi la nature du produit fini. Il reste quelques bribes (selon moi) de choses ne gardant d’attrait que la légèreté avec laquelle elles sont abordées. Parfois certains passages paraissent vivants et hop, ça manque de liant et d’intelligence.
Avec le recul, sans doute que le livre aurait été bien plus riche maintenant, la trame de fond se serait révélée être plus linéaire et souple, le texte plus fin et moins scolaire, un bel objet aurait peut-être vu le jour. Ce livre est un peu teinté finalement de ce que la violence du Black Metal a pu ébranler, une sorte de bateau ivre bravant une interminable tempête. Ce livre a été symbole d’une ébauche de construction qui évidemment années après années a fini par former un bâtiment un peu plus solide mais … il était déjà figé et réel à ce moment.
Le jour de sa sortie aussi a été quelque peu amer car en même temps que ces “anthologies du BM” qui en terme de qualité se révèlent également être très discutables, pas le moment idéal donc et je vous passe les détails là aussi (il y en a, rires). Peut-être que le support éditorial n’était pas tout à fait adapté, tout serait à revoir mais c’est ainsi.
Pour tout vous dire je n’ai jamais réussi à relire mon livre. Après sa sortie j’ai surtout fait de la photo et continué à vivre le Black Metal en Live.
Les livres sur le sujet du Metal extrême maintenant je les collectionne c’est un peu la raison de ma présence ici. Des références il y en a à perte de vue depuis 2010 et ça n’arrête pas je suis chaque mois surprise du nombre de références littéraires et artistiques qui voient le jour rien que sur le sujet du Black Metal. Sans être illisible loin de là, le mien en fait tout de même aussi partie, la rédaction de cette auto-review ne sera ainsi donc plus à faire (rires).
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