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Il était une fois un petit livre arrivé dans la boîte ce matin. Si menu que j’ai dû le lire en une petite heure environ. Parmi la masse de livres qui sortent sur le sujet du Metal extrême en ce moment il ne s’est pas noyé, nous l’avons trouvé sur demande de son auteur.
Si je vous en propose une petite chronique, c’est déjà dans un premier temps car je suis en train de travailler sur une auto-chronique (ou comment créer une review de son propre livre afin peut-être d’en assumer l’histoire de sa genèse et le “pourquoi je le déteste autant”), et à la première vue de ces “Réflexions sur le black metal” (et j’insiste beaucoup sur les minuscules) je me suis dit que zut, il a été construit comme le mien avec parfois des références similaires. Bigre, diantre, comment est ce possible ? L’auteur a synthétisé quelques notions autour du Black Metal, si synthétisées d’ailleurs qu’il n’en reste qu’une page et demie par chapitre.
En tout, on retrouve l’équivalent d’une petite thèse, une réflexion/conclusion en effet sur la question du Black Metal. C’était sans doute voulu donc je n’ai quelque part rien à redire.
J’ouvre MON livre, que je ne supporte toujours pas et je remarque que quand même en comparaison, je ne suis pas allée aussi loin dans la synthèse, la construction du livre sous forme de notions n’avait pas cette vocation à devenir le produit d’une recherche empirique et froide sur la question du Black Metal (“BM et Art Contemporain” chez Camion Blanc/2012). Nous reviendrons dessus dans le cadre de cette fameuse analyse du “Ten Years Later”. Et il va y avoir de quoi rire.
Si je reviens à l’auteur et en faisant une ou deux recherches sur Internet : mis à part quelques livres (fictions?) déjà publiés je n’ai aucune idée du parcours du personnage ni de ses aspirations. Je ne sais pas du tout en gros qui a écrit ce livre. Alors peut-être que ça fait partie de la notion d’effacement qu’il évoque dans son ouvrage… à savoir le retrait du sujet au profit du message pour ce qui est du Black Metal. Bref. J’ose espérer que c’est ça car là le lecteur se trouve face à un travail très scolaire, pas inintéressant dans le fond bien sûr (certaines codifications qualifiant l’expression du Black Metal sont parfois inhérentes à pas mal de formations donc…) mais manquant cruellement d’implication personnelle.
Je me doute bien que l’anthologie sélective que propose Khalil Boughali est corrélée aux groupes qu’il apprécie ou dont il a déjà été quelque peu fasciné par la musique ? La mort, la nature, l’abjection, le mal, le corpse paint, la négation, okay!! J’ai envie de dire “Mec, on est en 2021, après je ne sais combien d’analyses écrites sur la thématique du BM tu ne proposeras rien de nouveau!” Aussi, comment peut on qualifier le BM comme étant uniquement une totale abjection sataniste réalisée par des cagoulés lambda, vouée à s’empoussiérer sur des tapes ? Alors je suis d’accord, la Liberté trouvée dans les Ténèbres, la pensée de Nietzsche et l’individualisme porté par le BM, il aurait été pas mal peut-être au lieu de récitations un peu scolaires, d’aller s’impliquer et apporter un certain charme personnalisé à ces Réflexions. Là je ne sais même pas si l’auteur a déjà été fasciné par la finesse d’un morceau de Black Metal live. Elle est où la Beauté là dedans, et la cohérence, l’équilibre dans la musique?
Dans la plupart des thématiques on ne pourra contredire réellement les objets de ces réflexions bien que souvent elles auraient pu se voir fortement plus étayées. Mais l’ensemble est froid et trop court, déteint de passion et réducteur à l’abject (ce qui pour moi n’est pas le BM dans son ensemble mais cela n’engage que moi). Je peux dire que l’auteur n’a pas eu de chance je suis passée de manière très immature par le même exercice d’écriture il y a dix ans mais la première chose, quand bien même la capacité d’une certaine clarté à l’écrit est là, est de rendre un ouvrage vivant surtout.. surtout quand on traite de Black Metal dans l’Art et le contexte social. Ne serait ce que pour apporter un peu de nouveauté sur le sujet!
Le livre ira très bien par contre dans un contexte étudiant, on y retrouve des bases relatives à la création factuelle du courant artistique. La nature même du Black Metal me semble par contre un peu biaisée, n’étant pas uniquement sale et sataniste dans son ensemble.
(Alors je peux parler, mon travail n’est certainement pas plus fouillé dans le bon sens on verra ça tout bientôt! *rires*)
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