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Première commande chez HMA, ce pour diverses raisons. Fermement attachée au rapport entre Black Metal et Art contemporain, je me borne à privilégier dans ma collection les livres qui traitent de Black Metal avant d’entrer dans la thématique de leurs diverses dérives artistiques aussi émoustillantes qu’elles soient. HMA produit des livres de qualité très certainement. La ligne éditoriale est prenante, et il est évident qu’on ne trouve pas deux maisons d’édition du genre. A la réception du MondoBlack (à suivre en chronique), et de celui de Maxime Taccardi, je ne suis pas déçue de la qualité des reliures et pour tout dire je m’attendais à pire. Les prix sont ce qu’ils sont, corrects mais les frais de port ne sont pas à négliger.
Première commande chez HMA aussi, car je suis passée à côté du “Portraits”… que j’aurais voulu attraper au vol en dernière minute mais on me propose l’unique rescapé de la guerre à plus de 5 fois son prix. “Collectionnite” maladive, certainement pas à fonds perdus.
Frustrée, pincée, tournant en rond, j’ai boycotté HMA tout en y jetant une pupille de temps en temps. Puis sortie du bouquin de Maxime T. et une occasion pour passer à l’acte!
Dans la sphère française, Maxime est connu pour ses productions musicales (K.F.R, Lamentum, Saturnian Tempel…) et picturales. Je l’ai connu il y a quelques années par l’intermédiaire de Déhà (Yhdarl), au sein d’une dynamique artistique d’un impressionnant foisonnement. Il faut dire que.. Maxime est impressionnant d’entièreté. Alors que beaucoup d’artistes sont remarqués pour l’expression parfois de morcellements de personnalité, de psyché, Maxime au contraire se détache brusquement de la masse par un cri strident.. mais d’un calme étrange.
Le livre est dans l’ensemble bilingue anglais et français. Poèmes, paroles, textes, phrases, sont posés feuille par feuille par le biais de l’utilisation de caractères graphiques particuliers. Paradoxalement, cela ne dérange en rien la lecture. Entre cris et dessins, apparaît en filigrane “l’origine du monde”, l’origine de l’Art de Maxime. Il y a une sensation très étrange, une dualité sensitive définie par ce que je pourrais nommer une forme de léthargique et calme souffrance. Il y a une sensation d’occlusion, et à la fois de confort et d’évidence. Maxime l’écrit comme tel par exemple “Le Black Metal pour moi doit être la quintessence du Mal…”, ajoutant que son Art ne se situe aucunement dans le paraître. Nous pourrions déterminer les origines obsessionnelles de son Art par l’expérience décrite de la mort de son père mais là n’était pas l’objectif de la publication de ce recueil aussi intime, évident, et criant de sincérité. Tout comme le partage de l’un de ses premiers dessins en 1985 tout à fait représentatif de l’incroyable expression créative à venir.
J’aime immensément les tableaux de Maxime (connu aussi pour peindre avec son sang). A travers ce carnet intime sans exagérer, ce n’est pas ce versant de son Art qu’il a souhaité partager, mais bien les fondements originels de celui-ci, d’où aussi la particularité de cet ouvrage que l’auteur dira avoir hésité à publier.
Fascinant, généreux, sombre et apocalyptique, ce livre est l’expression sonore d’un Black Metal cru. D’un silence fracassant.
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